animal farm

Je suis Pipi. « Je suis Pipiiiiiiiiiii ! » Je suis Caca. « Je suis Cacaaaaaa ! » Tous les Américains sont des intégristes chrétiens. « Tous les Américains sont des intégristes chrétieeeeeeeeens ! » Les psychiatres ne servent à rien et ils vous rendent encore plus fou et leurs médicaments vous bousillent le cerveau. « Le cerveauuuuuuuuuuuu ! » Le Houellebeck me donne la nausée. « La nauséeeeeeeeeee ! » Est-ce que vous l’avez lu, le Houellebeck ? « Non, nous ne l’avons pas luuuuuuuuuuu ! » Ginette est la Grande Dame de la science-fiction et tout ce qu’elle écrit est énorme. « Enoooooooorme ! » Les livres qui ne racontent pas d’histoire sont de la merde. « De la meeeeeeerde ! » Bibi boit le biberon. « Bibi boit le biberooooooon ! » Bé béééé bé-bé bêee-béé-bêee-bèèèle-biture-bible-bipède babouin-bouleversements-bipède-bouleversant écologique-balbutiements de la bobulace. « Bobulaaaaaaaaace ! » Il enseigne à l’université. « Oooooooooohhhhhh, Airrrrrssitéééééé ! » C’est la fin de la civilisation. « Zivilizazioooooooooone ! » Ne rigolez bas j’ai le rhube. « Oui j’ai le rhuuuuuuuuuuuube ! » L’écriture, t’vois quoi, c’est inné. « Pinééééééééééés ! » Samedi je me suis abonné au Temps et je brûle de vous dire pour qui je vais voter aux législatives. « Gnégnisngnatiiiiiiiives ! » J’ai un ami camérounais. « Camerounaiiiiiiiiiis ! » Le Coca ça te bousille l’estomac, pas le pinard. « Pas le pinaaaaaaaaard. » Les animaux sont supérieurs/inférieurs à l’homme. « Rayez la mention inutiiiiiiiiiile. » Putain, hein, on sait pas ce qu’ils foutent là-dedans, hein, et pis va savoir ce qu’ils font là-bas. « Là-baaaaaaaaaaaas ! » Animal Farm, Animal Farm, animer le mal, animer flemme, anus des i, ma langue, ma langue, à l’aide, annihilez formes, mal langue, à nous nos fosses mornes, assez ptisation des masses, goudronnage du bulbe, ri-ri-rigo-je-ri-gogo-le. « Animal Faaaaaaaaaaaaaarm ! »

Soldats des sables

Je poursuis mon exploration du gekiga avec Soldats de sable, recueil de nouvelles graphiques de Susumu Higa. Un noir-blanc puissant, des traits simples, expressifs, un jeu somptueux sur la lumière et les ombres, des personnages au visage épuré qui rayonnent d’humanité (ça me fait penser à du Mœbius, par moments), des paysages à couper le souffle, un art du détail, de la miniature : c’est un chef-d’œuvre ! Et le fond n’a rien à envier à la forme : ces histoires, qui se déroulent dans l’archipel d’Okinawa entre avril et juin 1945, pendant les derniers moments de la guerre du Pacifique, décrivent avec délicatesse et émotion le calvaire enduré par les civils, pris en sandwich entre les Américains et l’armée japonaise, cette dernière ayant rarement le beau rôle. Higa raconte notamment l’histoire de sa mère, puis celle de son père, sans jamais tomber dans la facilité ou l’hagiographie. Des récits bouleversants.

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Soldats de sable, de Susuma Higa (traduction : Miyako Slocombe), Le Lézard noir, octobre 2011, 264 pages.