Soldats des sables

Je poursuis mon exploration du gekiga avec Soldats de sable, recueil de nouvelles graphiques de Susumu Higa. Un noir-blanc puissant, des traits simples, expressifs, un jeu somptueux sur la lumière et les ombres, des personnages au visage épuré qui rayonnent d’humanité (ça me fait penser à du Mœbius, par moments), des paysages à couper le souffle, un art du détail, de la miniature : c’est un chef-d’œuvre ! Et le fond n’a rien à envier à la forme : ces histoires, qui se déroulent dans l’archipel d’Okinawa entre avril et juin 1945, pendant les derniers moments de la guerre du Pacifique, décrivent avec délicatesse et émotion le calvaire enduré par les civils, pris en sandwich entre les Américains et l’armée japonaise, cette dernière ayant rarement le beau rôle. Higa raconte notamment l’histoire de sa mère, puis celle de son père, sans jamais tomber dans la facilité ou l’hagiographie. Des récits bouleversants.

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Soldats de sable, de Susuma Higa (traduction : Miyako Slocombe), Le Lézard noir, octobre 2011, 264 pages.