il l’étrangle et fait comme si de rien n’était, il n’est rien et il l’étrangle, les gens le regardent s’étrangler et se souviennent, un homme oublie de dissoudre les mots dans sa nourriture et finit à l’hôpital sans estomac, une multitude de mots s’effondrent sur eux-mêmes tandis que les voisins continuent d’étouffer, nous volons tous très haut dans le ciel à des milliards de kilomètres au-dessus de nous-mêmes, la poésie est un spectacle qui s’étrangle
une grande quantité de poudre est retrouvée en suspension au-dessus des enfants dans les villes, une grande quantité de journal est retrouvée morte en travers de la gorge des passants dans leur cuisine, une grande quantité d’études se fait dans les pages devant le regard des femmes et des hommes fabriqués en éponge, une étude est en train de se faire, une étude a été faite, les gens sont en train de se faire mettre dans la gorge
l’inclinaison de l’abdomen permet à des mots de suivre leur cours naturel, une histoire enfermée dans une manchette s’étrangle en essayant de respirer par la bouche, les enfants sont de plus en plus violés dans les vitrines, les mots font comme ils veulent sur les pages et nous ne disons rien, ils font comme si le langage n’existait pas et nos corps se tordent
il l’étrangle et fait comme si de rien n’était, il n’est rien et il l’étrangle, une marionnette s’est étouffée en apprenant à parler, personne n’a jamais eu l’intention de mourir, une grande quantité de papier est retrouvée dans la gorge de plusieurs renards, une arrivée soudaine de mots fluides permet à quelqu’un de comprendre quelque chose quelque part, je n’ai pas la moindre idée de ce qui attend ma fille
il l’étrangle et fait comme si de rien n’était, je comprends que je suis mort nous sommes tous morts les enfants meurent broyés sous des trains parfois les corbeaux mangent leurs restes, nous sommes devenus du gaz